De Paname à Syd, à vélo, en lit à roulettes, à fond la caisse ou à pas lents, in French and English, sailing and steaming, even roller-bedding, stroll, rush and dérive pour un bout de chemin. Explosif!

27 November 2009

Zeppeline

C'était mardi soir dans le train de banlieue. Il était 19h; la rame de Versailles à Saint-Lazare était bondée, inexplicablement lente.La moitié des usagers, les écouteurs dans les oreilles, prétendait ignorer l'autre moitié. Cernes, rides d'amertume, silence qui mord plus que le froid d'avant le réchauffement climatique, bref, la routine des gens vivants et des gens vécus, comme chante Annegarn.
Le bas-âge a parfois le moral aussi bas que son entourage: aux âmes réceptives, nul besoin d'années pour capter les ondes alentour; la névrose électronise le wagon. Une gamine de onze mois éclate en pleurs de madeleine maison, inextinguible, itérative et récurrente, boudeuse, de la larme et du cri de rage, désespéré, buté, rien moins que virtuel. Et voilà que les adultes se mettent à le prendre personnellement! ...et à tirre une de ces gueules à l'enfant qu'ils ne sont plus!!

Eh oui; l'enfant fait du bruit, empêche les adultes d'entendre le bruit des engrenages habituels. Moi qui suis tout près, je me mets à chanter un chant de Noël, sans les paroles (je les ai détournées et elles ne sont plus vraiment d'un chant de noël), puis, vu que la chiourme n'est pas sensible à mes géniales paroles, paroles, paroles, je lui fais des risettes agrémentées de borborygmes inarticulés. Miracle de Zeppeline: elle arrête de pleurnicher et me fait des risettes. Et sa mère aussi.
Alors quoi?
1°) Il suffit d'un sourire pour avoir la joie d'avoir la paix dans un trajet parisien après dix jours de retraite au fin fond de la Bretagne;
2°) c'est chouette de plaire à des toutes petites qui ont un an et pas plus. A force de se socialiser avec des viotchkes de mon âge(avancé), j'en oublie ce que c'est bon de se coltiner avec des êtres radicalement (d'âge, de sexe, d'ethnie, de langue, etc) différents.
3°) je ne sais pas combien il y a de personne dans une rame de train entre la Défense et Paris, mais merde, il y a bien quatre ou cinq morts-vivants au mètre carré. le simple mot de conscience collective ici est un crachat. Pfouh!

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11 November 2009

Chronique sociale d'une vie parisienne

Vous connaissez le Pôle emploi? qui a dit le Pâle emploi?
Je voulais décaler un premier rendez-vous de formation.
Inutile d'appeler: je tomberais sur une chaîne de répondeurs et de plates-formes, tournerais en rond pendant trois heure et quatorze minutes avant qu'on me raccroche au nez, tout ça pour le prix d'un appel local, ce qui est déjà bonbon.
J'enfourchai donc mon vélo dans la grisaille automnale, et m'en fus rue Damrémont, 18ème arrondissement, parlementer de visu direct, avec des êtres humains: malgré leurs limites affectives et intellectuelles, ils sont plus accessibles, plus malins et plus drôles que des circuits intégrés.
Déception: à 16h25, le pôlemploi était fermé au rideau de fer, les stores vénitiens fermés. La plupart des bureaux déserts. Il y avait bien unE employéE dans un bureau, mais toquer au verre de sa fenêtre ne l'aurait certainement pas fait venir m'ouvrir. Las. J'enverrai, non!(il pourrait y avoir une grève de la poste, une catastrophe boursière, le facteur pourrait l'égarer, rayer la mention inutile) je mettrai moi-même un courrier dans la boîte aux lettres demain. C'est le 11 novembre, c'est férié. Mais ils la trouveront le lendemain!