Eté 2010. La gare St Lazare est en travaux. Déflocage massif : tout l'amiante doit disparaître; or, il y en a partout. La foule massive des voyageurs de banlieue et de Normandie cavale en troupeaux dans un labyrinthe de couloirs aveugles murés de contreplaqué blanc, bleu et rose. Au détour de cette modernisation nécessaire des locaux, on a supprimé le robinet d'eau potable qui se trouvait derrière les voies pour Versailles et Saint-Nom-la-Bretèche. Désormais, si on veut boire de l'eau, il faudra s'acheter une bouteille en plastique dans un distributeur automatique. Ou, si on est plus malin, demander un verre d'eau du robinet chez le premier limonadier venu. Depuis Richard Wallace, c'est une disposition légale dans les cafés, bistrots, brasseries et autres débits de boisson : nul ne peut vous refuser de vous donner un verre d'eau.
Devant les mutations cancérifères des années ultra-libérales (depuis les années 80, disons), les mentalités résistent et s'accrochent cependant à des reliquats du temps de la démocratie sociale. Ainsi, malgré l'avènement du pass navigo à la ratp-sncf, (dont l'organisme de gestion commun , le stiff, porte superbement bien son nom, puisqu'en anglais, stiff = "rigide"), les guichets annoncent toujours qu'on peut acheter... des cartes oranges!
De même, la plupart des gens que je connais parlent du Pôle emploi, qui a regroupé l'ANPE et les ASSEDICS, sous le nom d'ANPE, et tout le monde se comprend.
Alors, que veut dire cette résistance aux nouveaux sigles et aux nouvelles institutions? pourquoi sommes-nous si rétifs aux réformes des institutions sociales? Vous aves une réponse, vous? moi j'ai une question (de plus!): ne serait-ce pas que ces "changements" répétés sont des dégradations des conditions sociales antérieures?
Labels: amiante, cancer, changements, eau, ratp, sncf, social, stiff, ultra-libéral
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