Hell, l'enfer et Denfert

En général, la vie est plus que frénétique à Sydney, mais là, à la fin de l'année universitaire, on atteint des pics à vous mettre sur les rotules. à condition de maintenir ce rythme fou, la vie se fait exaltante ici-bas.

Ou peut-être n'est-ce que moi qui essaye de m'étourdir pour me convaincre que oui, la vie vaut le coup d'être vécue. Au coeur de la moelle la plus riche du monde, il y a des trous de gruyère qui vous laissent face-à-face avec le vide, le bide, livide au lieu du solide. Solidarité alors, est ce qu'on peut espérer de meilleur, non?

trève de philosopholie à deux balles. J'ai l'appétit, je vis, et j'en fais même de la poésie. Parfois.

Ce n'est pas une poésie oridnaire, avec pieds, rimes et tout le barda. Vous connaissez Dada, eh bien Dada est mort, (comme dirait André Breton), vive Caca.

- Caca? Kekseksa? m'direz-vous.
- Eh bien, vous répondrai-je, c'est un groupe de Citoyens Australiens Concernés et Alertes. (Remarque métalangagière, entre rosbif et frog, vivent les palindromes et autres trucs invertibles). C'est un esprit aux ailes de papier (Q) et au rire rabelaisien, ubuesque, lautréamonique, batailleur. Une bombe déglacée. Un cornet de frites au ketchup intitulé cerveau. Une ou deux laisses anti-moutons de Panurge. Un truc aussi profondément humain qu'une erreur. Et bien d'autres choses encore, sans compter tout ce que Caca n'est pas, pas.

J'ai donc décidé de faire une manif à moi toute seule, de représenter un campus de 450 personnes (enfin, je ne les ai pas comptés) étudiants, profs, bureaucrates et autre personnel inclus. J'ai demandé à l'assistant du directeur si je pouvais, il m'a dit d'aller voir le directeur, qui m'a dit d'aller en parler au directeur des études , qui m'a renvoyé au directeur du département de peinture, qui s'en est gentiment lavé les mains en me disant que j'étais libre. C'est déjà ça. Merdre!

(La suite au prochain numéro, c'est un feuilleton à épisodes)