De Paname à Syd, à vélo, en lit à roulettes, à fond la caisse ou à pas lents, in French and English, sailing and steaming, even roller-bedding, stroll, rush and dérive pour un bout de chemin. Explosif!

10 October 2006

Le meilleur film du monde!

Mon film préféré n'est sans doute pas confortable à regarder, mais quelle puissance dans la critique sociale! Même Dada fait figure de blague de potache à côté. de la roupie de sansonnet. en anglais, on dirait: "it shits on Dada", et ce serait spirituel car on y voit beaucoup d'étrons passer d'anus en bouches et en d'autres parties du visage et du corps, après transit dans la plus belle vaisselle du monde, dans le château le plus magnifique dont puisse rêver tout grand duc.
Le film, c'est Salo ou les 120 jours de Sodome, où Pier Paolo Pasolini, transposant le roman de Sade dans l'Italie fasciste à la veille de l'arrivée des alliés franco-anglo-étatsuniens, démonte les rouages d'une société raffinée au possible, où la culture et l'art sont mises au service de quelques vieux hommes riches, nobles et influents, dans le seul but qu'ils satisfassent toutes leurs envies sans tenir compte de rien d'autre au monde. Sur les murs du château s'étalent oeuvres d'art classiques et modernes; dans l'enceinte hermétiquement close, musique et narrations sont effectuées par des maquerelles, complices bienveillantes des notables. La stimulation esthétique n'a d'autre but que d'inspirer les notables, qui usent alors de jeunes gens qu'ils ont fait enlever à cet effet dans la campagne environnante, comme d'une matière première pour réaliser leurs fantasmes.
Les femmes ne sont là que pour être humiliées, ou être les complices de cette humiliation. Les Les jeunes hommes sont utilisés comme objet de désir, objets sexuels dont le corps, s'il es glorifié le temps du bon plaisir de ces messieurs, est mortifié, détruit avec un raffinement égal par la torture commise à titre ludique.
Pasolini, suivant Sade, attaque toutes les institutions, le mariage, la justice, l'art, la mode, l'ordre social, l'obédience, et dans la foulée, pose bien des questions au spectateur sur le cinéma lui-même, sur le spectacle, moteur social critiqué par Guy Debord vers la même époque dans sa Société du spectacle.

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